1/ Parfois j’aimerais écrire, me débarrasser de mon âme et étreindre toi et l’univers. Disparaître sous une colline de câlin et de trop douce consolation. Parfois je voudrais te rencontrer, ô, Ô, ô, toi qui manque à moi. Seule dans cette vallée idiote de mots, perdue là où je pourrais m’exprimer. Qui choisir ? Toi ou les mots en moi. Je n’arrive juste pas à te dire ce que je ressens. Pars et reviens vite. En attendant je ruminerai des salades de pensées, des tagliatelles de rêves, des nuits de vides. Salut, toi ! Qu’est ce qui t’amène là ? Ne vois tu pas que je t’ai attendu… Taratata ! Et tu crois que je vais te le pardonner si facilement. Allez viens, j’ai quelque chose à te dire. Penche la tête je ne suis pas grande. Baisse ta capuche tu ne vas pas m’entendre. Voilà. Depuis le temps que je t’attends j’ai eu le temps de me dire que la vie est courte, d’apprendre à aimer, de regretter mes paroles salées. Je sais, il est bien tard pour ces maigres remords. Et puis j’ai pris le temps de me connaître, de voir en moi tout ce qui est noir, de comprendre que tout ce qui est blanc ne pourra pas sortir de moi. Que je ne pourrais pas tout te donner comme je le voudrais. Comme mon âme. Comme mes rêves de toi. Seuls les anges savent bien le faire, aimer, avec des ailes de générosité et avec la bouche de vérité. Tristement je t’avoue que je ne suis pas un ange. Tendrement je dois te dire qu’il est impossible d’aimer. Troisièmement je suis perdue sans toi. 2/ Ambiance feutrée et rires donnés. Je parle, je parle. Je mange tu me regardes. Je ne sais pas ce que je fais ici, tout ce que je sais est que je veux fuir. À voir venir ce qui nous berce, cette vie promise cette mort promise, le rapprochement entre un rêve et un autre se fait dans mon âme. Tu parles, tu parles. Je ris et tu me regardes. En me berçant par tes douces paroles tu m’endors. Jamais je n’aurais pensé que je puisse m’ennuyer à ce point. Est-ce ta faute ? Nous sommes incompatibles, nous n’arrivons pas à communiquer. La vie roule sur l’herbe, le temps passe par les fenêtres et le ciel veut rugir. Rien ne sort. Sur la terre rien ne m’attire, rien ne se passe. Je te cherche. 3/ Allons plus en avant. De ce chemin qui serpente les mers, le marin sur son voilier crie pour que la houle se calme enfin. La destinée se joue sur un désespoir. Ou alors, la destinée se joue du désespoir. Soit, le marin meurt. Aujourd’hui il fait plus beau que d’accoutumée, aujourd’hui je te cherche à nouveau. J’ai fabriqué de la graisse que mes adipocytes ont absorbée, j’ai tissé des rides que mon corps a acceptées. Je longe de mes jambes le port d’où tu es parti. Oui, on m’a bien dit que tu étais mort. Disparu. Clac ! Comme ça.
07/03/2015